Comme il n'existait pas d'emplacement permettant le construction d'une plateforme de chargement du cÖtÄ de l'öle o¥ se situaient les services, il fallait transporter le minerai au ╟front╚ en vue de l'expÄdition. C'est ainsi que pendant maintes annÄes, on a utilisÄ deux systÅmes semi-automatiques de bennes, la Main line (ligne principale) et la Scotia line (ligne Scotia). Voici une autre vieille ballade miniÅre qui nous plonge dans l'atmosphÅre mÉme du travail ê la Main line.
The cars from the east'ard they comes very slow,
The cars from the west'ard like hell they do go,
They're took from the donkey, oh isn't that fine,
Takes 'em out on the switch, and grips them to the main line.
Le ╟petit cheval╚ est une machine auxiliaire qui servait ê tirer les chariots depuis le fond des puits ê ciel ouvert jusqu'ê la Main line.
Cette photographie prÄsente une autre innovation technique des annÄes cinquante. Le vieux systÅme de transport par chariots est d'abord remplacÄ par un convoi de camions diesel de vingt tonnes, puis par une courroie transporteuse, dont on voit ici une section. Il paraöt qu'une fois installÄ, ce convoyeur Ätait le plus long du genre au monde. Mais, avec un peu de recul, cette supÄrioritÄ ne semble pas trop importante. En effet, en 1959, la mine no. 6 est fermÄe, ce qui entraöne le congÄdiement de plus de quatre cents hommes. Or, ni l'administration fÄdÄrale, ni les gouvernements provinciaux du Canada n'avaient alors la volontÄ ou les possibilitÄs politiques voulues pour rÄsoudre ce genre de crises. ╦ vrai dire, les politiciens et les administrateurs du pays en Ätaient encore au stade des ╟mÄthodes rapides et provisoires╚ dans ce domaine brumeux de la vie nationale. Certains chefs syndicaux de Bell Island proposent, mais en vain, de nationaliser les mines. En outre, le dÄputÄ de l'endroit auprÅs du fÄdÄral affirma ╟avoir soumis lui-mÉme un plan qui pourrait aider ê maintenir la mine no. 6 ouverte╚, mais lê encore, rien n'en est sorti, ce qui est d'autant plus malheureux que l'ampleur du problÅme de Bell Island, en 1959, Ätait telle que le gouvernement de la province ne pouvait plus y remÄdier en raison de ses maigres ressources et des nombreuses demandes. Seul, un programme fÄdÄral plein d'initiative aurait pu rÄsoudre le problÅme de faìon efficace et humaine, mais la solution proposÄe par Ottawa n'Ätait qu'un pis-aller. Les derniÅres annÄes de l'histoire industrielle de Bell Island dÄmontrent peut-Étre plus que toute autre chose l'Ächec de la planification nationale sur le plan social et Äconomique pour rÄpondre aux demandes croissantes d'un marchÄ mondial radicalement changÄ et d'un milieu technique en pleine Ävolution.
