La vie des mineurs de l'εle Bell illustrait un grand esprit de solidaritΘ, dont cette photo donne peut-Ωtre une bonne idΘe. Mais cette solidaritΘ des travailleurs n'avait pas beaucoup de lien avec l'esprit de classe. En effet, elle dΘcoulait plut⌠t, comme tant d'autres choses sur l'εle, des anciennes coutumes de Terre-Neuve et c'est pourquoi on ne pouvait pas y faire facilement appel pour appuyer de nouvelles institutions. Ceci ressort trΦs bien de l'histoire troublΘe du syndicalisme local. Pendant nombre d'annΘes, les syndicats de l'εle sont restΘs des organismes ad hoc. Un syndicat aprΦs l'autre est crΘΘ pour prΘsenter des griefs particuliers et s'effondre sit⌠t la crise immΘdiate passΘe; ils se succΦdent sans cesse. Enfin, en 1941, David Ignatius Jackman, qui a vΘcu un certain temps au ╔tats-Unis, met sur pied un syndicat et initiera ses compagnons de travail aux principes de la nΘgociation collective. En 1944, ce syndicat s'affilie α la Newfoundland Federation of Labour et, en 1948, il obtient une charte α titre du local 4121 de la United Steelworkers of America. L'annΘe 1951 connaεt, elle aussi, une importante poussΘe syndicaliste lorsque Steve Neary assume la direction d'un local de la Office Employee's International Union. En outre, le traditionalisme continue d'influencer l'attitude des Θlecteurs de l'εle. Aussi, aprΦs l'entrΘe de Terre-Neuve dans la ConfΘdΘration, en 1949, Bell Island se montre prΩte α Θlire des chefs syndicalistes sur le plan de la politique rΘgionale, mais non α titre de candidats travaillistes.