╟D'obscures cavernes inexplorÄes au fond de l'ocÄan╚.
Cette photo prÄsente une Äquipe entreprenant un voyage dans les profondeurs de la mine numÄro 3, ouverte en 1919. Le secteur de l'öle depuis lequel ces hommes effectuent la descente dans l'obscuritÄ porte le nom paradoxal de Wabana -- ╟premier lieu o¥ la lumiÅre brille╚. Ce nom, qui vient de la langue abÄnakie, est l'invention d'un cadre de la compagnie auquel il fut inspirÄ par l'emplacement de l'öle, ê proximitÄ de la pointe de terre la plus ê l'est de l'AmÄrique du Nord. Ce contraste entre l'obscuritÄ humide du milieu de travail et la lumiscence suggÄrÄe par le nom de Wabana reflÅte l'histoire tout entiÅre de Bell Island en tant que ville industrielle. Pour les habitants de l'öle, comme pour la plupart des autres peuples miniers, l'Äconomie c'Ätait les montagnes russes : les montÄes et les descentes se succÄdaient et souvent se succÄdaient rapidement. Le succÅs pouvait amener une grande prospÄritÄ, du moins par rapport ê la conjoncture terre-neuvienne, mais, mÉme quand tout allait ê merveille, on oubliait difficilement le spectre de la fermeture des mines qui hantait la ville. Les fondements de la vie matÄrielle dans l'öle Ävoluaient selon des dÄcisions prises trÅs loin de ses rives, indÄpendamment de la volontÄ des Terre-Neuviens. Cette vie Ätait donc toujours pour le moins prÄcaire. Il n'est pas possible d'Ävaluer la ranìon psychologique de cette dÄpendance, mais son existence n'est pas en doute.