Le chariot-cantine (1896), Charlie Liar, le cuisinier.
Le chariot-cantine et son cuisinier constituaient deux ΘlΘments indispensables α tout roundup. Contrairement au spectacle des courses frΘnΘtiques de chariots modernes au stampede de Calgary, cette photographie illustre un authentique chariot-cantine en service en 1896 pour le rassemblement de High River. Le chariot du cuisinier contenait un poΩle et une tonne ou plus d'instruments de cuisine et de provisions. Comme on le voit sur la photo, en retirant l'arriΦre de la caisse du chariot, on dΘgageait une petite armoire de cuisine et une planche de travail.
Le cow-boy croyait que, tout comme on pouvait juger un homme d'aprΦs sa monture, on pouvait Θvaluer un ranch par la nourriture qu'on y servait et sa conviction se traduisait par le vocabulaire colorΘ qu'il appliquait au menu du cuisinier. Durant le rassemblement, le cow-boy commenτait et terminait sa journΘe en buvant un cafΘ toujours fait selon la mΩme recette: une poignΘe de cafΘ moulu pour chaque tasse d'eau. Le mΘlange Θtait supposΘment assez fort pour faire flotter un pistolet α six coups, d'o∙ son appellation familiΦre de ½cafΘ six-coups╗. Le cafΘ Θtait accompagnΘ de crΩpes (ou plus prΘcisΘment, de galettes de levain, car on trouvait rarement des oeufs pour faire des crΩpes) et de sow-belly (bacon). AprΦs le dΘjeuner, le cuisinier mettait α cuire du pain de levain dans plusieurs fours. Ceux-ci Θtaient sans doute les ustensiles les plus prΘcieux du cuisinier pendant le roundup et servaient en outre α la cuisson de tartes Θpaisses, gΘnΘralement aux pommes sΘchΘes ou aux raisins, et de rago√ts dont la recette variait selon l'expΘrience du cuisinier. On y incorporait tous les restes, ½sauf la peau, les cornes et les sabots╗; ce plat avait rarement la faveur des cow-boys, qui l'affublaient d'une multitude de noms dont le plus courant Θtait ½rago√t de gredin╗. Les cow-boys avaient des go√ts bien particuliers en matiΦre de cuisine. Ils n'aimaient pas particuliΦrement les lΘgumes, sauf les pommes de terre et, α l'occasion, les tomates en conserve. Ils ne buvaient pas de lait et ne mangeaient pas de mouton. Ils prisaient particuliΦrement les biftecks cuits α la poΩle, qui, pendant la pΘriode de rassemblement, provenaient d'animaux fraεchement abattus et non ½pendus╗. Pour complΘter ce rΘgime, on servait un vaste assortiment de fΦves sΦches, que les cow-boys appelaient affectueusement whistle-berries (baies α sifflet), ½fraises mexicaines╗ ou ½fraises des prairies╗.