En rÄponse ê l'offensive iroquoise, la Nouvelle-France mit au point plusieurs ripostes: la crÄation de milices et d'une colonne mobile de soldats pour patrouiller le Saint-Laurent, et l'Ärection de palissades autour de plusieurs seigneuries.
AprÅs une pÄriode d'accalmie, les Iroquois lancÅrent ê nouveau leur offensive. Un matin d'octobre 1692, on assista, ê VerchÅres, ê un affrontement inhabituel, lorsqu'une bande d'Iroquois surprit une vingtaine de colons ê l'extÄrieur du fort de la seigneurie. Parmi ces victimes possibles se trouvait Madeleine Jarret (1678-1747), ëgÄe de quatorze ans et fille du seigneur, alors absent. Un Iroquois se rapprocha suffisamment d'elle pour la saisir par un foulard qu'elle portait autour de son cou; Madeleine parvint ê s'Ächapper en dÄnouant son foulard qu'elle abandonna aux mains de l'Indien. Puis, elle entra dans le fort, ferma la porte et appela aux armes.
Je montÄ sur le bastion
ou estoict la sentinelle. . . .
Je me mÄtamorphosay pour lors en
mettant le Chapeau du soldat
sur Ma teste et fis plusieurs
petits mouvements pour donner
ê Connoitre quil y avoit beaucoup
de Monde quoy quil ny eut
que ce soldat.
Madeleine tira une salve d'artillerie et alerta ainsi les Ätablissements avoisinants. Le mot se passa jusqu'ê MontrÄal et le lendemain, une centaine d'hommes partaient pour VerchÅres; les Iroquois venaient tout juste de se retrancher dans la forÉt environnante lorsque les Franìais arrivÅrent sur les lieux du combat. Cette aquarelle de C.W. Jefferys (1869-1951) illustre la frayeur et la bravoure des habitants de VerchÅres. Dans cette re-crÄation des ÄvÄnements, Madeleine porte son foulard au cou.