Les soldats des compagnies franches de la Marine avaient des uniformes de laine gris et bleus. Le justaucorps Θtait gris, avec des garnitures bleues et des boutons en cuivre. Il Θtait portΘ sur un gilet α manches et une culotte de laine bleue, qui tranchaient sur la chemise et la cravate de toile blanche. Les bas aux genoux Θtaient en gros fil de laine, et le tricorne Θtait ornΘ d'un galon dorΘ. La cartouchiΦre, fixΘe au ceinturon, Θtait dΘcorΘe d'une ancre, emblΦme de la Marine.
Les Θtoffes des uniformes, tissΘes par les dΘtenus d'une prison de Marseille, Θtaient d'une Θtonnante qualitΘ. Cependant, le climat rude de Louisbourg et le genre de travaux auxquels se livraient les soldats causaient une usure rapide. En principe, les uniformes devaient Ωtre renouvelΘs tous les deux ans, mais les hommes Θtaient parfois obligΘs d'en prolonger la durΘe. En outre, on tenait rarement compte des rΦglements qui interdisaient le port de l'uniforme pendant les travaux de construction, d'o∙ une dΘtΘrioration rapide du drap. Enfin, les casernes humides et mal isolΘes forτaient souvent les hommes α garder leurs uniformes pour dormir, ce qui ne pouvait manquer de froisser le tissu. Dans ces conditions, il est vraisemblable que mΩme les soldats de garde, dont l'apparence Θtait soumise α des rΦgles plus strictes, devaient avoir, au mieux, l'air fripΘ.
Ce dessin rΘcent de Michel PΘtard, α en juger par le cordon tressΘ bleu et blanc (aiguillette) qui orne l'Θpaule droite du soldat, reprΘsente un cadet. Les cadets Θtaient des jeunes hommes d'au moins 16 ans qui se prΘparaient α devenir officiers. Bien qu'ils fussent d'ordinaire fils ou parents d'officiers, et par consΘquent membres de la classe supΘrieure, ils portaient un uniforme identique α celui des autres soldats et accomplissaient les mΩmes tΓches qu'eux. Leur solde Θtait cependant plus ΘlevΘe, et ils passaient une partie de la journΘe en classe pour acquΘrir les connaissances indispensables α un officier de carriΦre.