L'autre nouveau moyen de divertissement qui fit son apparition dans les annÄes 20, fut la radio. Mais la radio eut vite fait de devenir plus qu'un simple divertissement et d'entrer en concurrence avec la presse Äcrite en tant que moyen d'information. Ceux qui habitaient ê l'extÄrieur de la ville Ätaient particuliÅrement attirÄs par la radio, car ils n'avaient plus besoin d'attendre trois jours ou davantage pour recevoir les nouvelles rÄgionales ou internationales. Les rapports de derniÅre heure sur les conditions atmosphÄriques et sur les cours du marchÄ du grain et du bÄtail Ätaient attendus avec impatience. En rÄduisant l'isolement du fermier et en rapprochant l'arriÅre-pays de la ville, la radio devint un autre de ces moyens subtils par lesquels la ville maintenait sa domination sur la rÄgion avoisinante.
Si les hommes d'affaires furent les premiers ê tenter de faìonner la pensÄe du nombre grandissant d'auditeurs, les hommes politiques et religieux ne tardÅrent pas ê reconnaötre les possibilitÄs de la radio. Dans toute l'histoire canadienne, c'est peut-Étre William Aberhart qui sut utiliser la radio avec le plus de succÅs. DÅs le dÄbut des annÄes 20, Aberhart Ätait bien connu comme Äducateur et personnage religieux. Sous sa direction, Crescent Heights devint une sorte d'Äcole secondaire modÅle. Sa rÄputation de prÄdicateur trouvait un Äloquent tÄmoignage dans les grandes foules qui s'entassaient dans le Palace, cinÄma de 2 000 places (illustration 20), pour entendre ses sermons du dimanche aprÅs-midi. En 1925, Aberhart se laissa convaincre de faire passer son message sur les ondes et, en l'espace de quelques annÄes, il s'attira un auditoire fidÅle qui s'Ätendait jusqu'aux confins de la zone de diffusion du poste de radio CFCN. Ainsi quand Aberhart se convertit en 1932 ê la thÄorie monÄtaire du CrÄdit social et qu'il dÄcida de se lancer en politique, il pouvait compter sur l'appui s₧r de son immense ╟congrÄgation╚. Et au grand dÄtriment de ses rivaux politiques, Aberhart avait su mieux que tout autre faire dela radioun instrument pourtransmettre sesidÄes et sapersonnalitÄ. Comme le faisait remarquer un reprÄsentant de la BBC qui visitait l'Alberta vers le milieu des annÄes 30, Aberhart avait maötrisÄ ê la perfection tous les trucs et les procÄdÄs de l'Äloquence radiophonique.
