Comme cette page du rapport d'un asile datÄe de 1852 le confirme, les autoritÄs mÄdicales du XIXe siÅcle attribuaient les troubles mentaux aux causes les plus diverses et les plus Ätonnantes. Leur rÄpertoire comprenait chocs soudains, chagrin, Ämotion religieuse, masturbation, jalousie, adultÅre, intempÄrance, passion malheureuse et Ätudes excessives. Ces causes si diffÄrentes Ätaient regroupÄes en deux grandes catÄgories: organique et morale. Les causes organiques Ätaient les blessures au cerveau, tels qu'un coup sur la tÉte, et les causes morales comprenaient les troubles Ämotionnels, les comportements excessifs ou une conduite immorale. Les distinctions n'Ätaient pas toujours immuables; c'est ainsi que l'abus d'alcool pouvait Étre responsable de dommages physiques au cerveau. D'autre part, les causes organiques et morales pouvaient Étre classÄes comme constituant des prÄdispositionscelles qui affaiblissaient l'espritou comme des excitantscelles qui brouillaient effectivement le cerveau.
╦ mesure que les praticiens se trouvaient confrontÄs ê des cas plus nombreux de maladie mentale, leurs opinions sur les causes de la folie changeaient. Les mÄdecins tendaient ê Ävoquer moins frÄquemment des causes individuelles et en arrivaient ê rejeter le blëme sur des facteurs divers. Ils en vinrent ê considÄrer que les racines de la folie s'enfonìaient trÅs profondÄment dans le passÄ de l'individu et de sa personnalitÄ au lieu de demeurer ê la surface et de n'Étre liÄes qu'ê ses expÄriences rÄcentes. En 1900, la plupart des psychiatres Ätaient convaincus que la causeprincipale de prÄdispositions aux maladies mentales Ätait la ╟tache hÄrÄditaire╚. Ils pensaient que les constitutions affaiblies dÅs le dÄpart par l'hÄrÄditÄ Ätaient vulnÄrables aux causes secondaires.
Source: Archives publiques du Canada (MG 281165 vol. 14)